Aller au contenu

Publié le :

[EnJeux Handicap] L'Arbradys : "Nous nous battons contre l’iniquité d’accès à la lecture aux publics dys"

#Startup #Évènement

[EnJeux Handicap] L'Arbradys

Dans le cadre de l'événement EnJeux Handicap, Paris&Co donne la parole aux startups qui œuvrent chaque jour pour améliorer l'accessibilité et la prise en compte dans la société des personnes en situation de handicap. L'Arbradys, startup du Labo de l'édition, est une maison d'édition dédiée aux enfants ayant des troubles Dys.

En quoi votre startup est-elle concernée par l’enjeu du handicap ?

Notre startup est entièrement dédiée au handicap. En effet, L’Arbradys est une maison d’édition jeunesse spécialisée dans les troubles Dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie). Ces troubles sont des handicaps invisibles qui touchent 10 à 15 % d’une classe d’âge, soit environ 120 000 enfants par rentrée scolaire. Ces troubles ne se soignent pas ; ils se compensent et ne disparaissent pas avec l’âge. En France, 1 illettré sur 5 serait Dys. C’est pour cette raison que L’Arbradys crée des publications entièrement pensées pour les jeunes Dys. Il n’est pas acceptable qu’en 2018, les Dys n’aient pas une offre de lecture qui leur soit adaptée, qui soit variée et les intègre dans la société.
 

Que cherchez-vous à résoudre dans votre quotidien pour répondre à cet enjeu ?

Nous nous battons contre l’iniquité d’accès à la lecture pour ces publics. En effet, dès leur plus jeune âge, et dans tous les lieux d’accès à la culture, ils sont stigmatisés et mis au banc de la société. Et pourtant, ces jeunes enfants sont nos citoyens de demain. La lecture est l’acte de culture le plus répandu dans le monde. La lecture, c’est l’accès à la connaissance et à l’intégration dans la société.

C’est donc pour cette raison que nous avons créé un journal d’actualité à destination des enfants de primaire puis de collège, pour les amener à une lecture pédagogique, ludique et en autonomie. Un enfant Dys se sert longtemps d’une béquille adulte pour lui lire des histoires. Mais il arrive un temps où l’envie, la satisfaction d’être autonome s’installe. Notre journal le permet.

Très bientôt, nous poursuivrons notre aventure en proposant d’autres publications avec le même objectif.

Comment avez-vous abordé le handicap dans votre activité ?

"Le handicap est au cœur même de l’histoire de la création de notre activité."

Stéphanie Paris, l’une des deux associées de L’Arbradys, est maman d’un jeune garçon dys. C’est forte de son expérience de ne pouvoir lui proposer des supports de lecture à la fois adaptés à son handicap mais également à sa curiosité, que l’idée de créer ses propres solutions est néé. Sophie Noel, la seconde associée, avait également fait le constat que l’offre éditoriale jeunesse adaptée aux publics empêchés était bien réduite. Ensemble, elles ont décidé de créer L’Arbradys, un arbre de la connaissance pour les Dys.

Au fil de notre aventure, nous avons rencontré un certain nombre de partenaires, eux aussi impliqués dans la cause du handicap. Notre journaliste jeunesse est maman d’une jeune dysphasique. Notre développeur sensible aux troubles autistiques. Notre développement se construit également autour d’associations liées aux handicaps cognitifs (FFDys, DMF…). Nos statuts intègrent d’ailleurs la mention d’Entreprise Sociale et Solidaire, en raison de notre positionnement sur le handicap.

Aujourd’hui, L’Arbradys est identifié comme une maison d’édition jeunesse spécifique Dys. Nous comptons poursuivre dans cette spécificité en adressant ces handicaps cognitifs dans un certain nombre d’autres contextes : les musées ou sites culturels qui, souvent s’adaptent aux handicaps moteur ou sensoriel, moins aux cognitifs.

 

Quel rôle les startups ont-elles à jouer pour faire bouger les lignes et porter des améliorations quotidiennes ?

Il n’est pas original de mentionner que les startups sont confrontées à des problématiques de visibilité qui les tiennent à l’écart des grands groupes. En tout cas, en tant que jeune éditeur spécialisé, c’est ce que nous ressentons.

De plus, la taille de la startup ainsi que sa jeunesse, sont également des freins qui l’empêchent de faire véritablement bouger les lignes et d’avoir un impact réel.

En revanche, la startup du fait des obstacles et restrictions auxquels elle doit faire face, est particulièrement positionnée pour échanger sur les difficultés concrètes des « petits » acteurs du handicap.

"Pourtant, la startup, du fait de sa une petite structure, de sa réactivité, de sa capacité à se remettre en cause, ou encore dans sa capacité à s’adapter rapidement à un marché qui évolue sont autant d’atouts qui peuvent lui permettre de se mettre au service de plus grands afin de les sensibiliser à la cause des handicaps".

La force de la startup est alors de se rapprocher d’autres acteurs, évoluant autour de causes comparables et partageant la même vision solidaire du secteur dans lequel elle évolue.
 

Pensez-vous que votre activité puisse avoir des répercussions positives dans le cadre de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 ? Comment pensez-vous y prendre part ?

Bien sûr et L’Arbradys en serait ravi ! L’Arbradys s’adresse aux enfants et adolescents, en leur proposant des supports adaptés tant dans le fond et la forme, portant sur tout un tas de sujets, dont des événements culturels et sportifs.

Les jeunes affectionnent particulièrement le sport et les Jeux Olympiques. Paris 2024 va être un événement majeur, fédérateur ; un grand moment de sport, de partage et d’inclusion. Nous avons d’ailleurs pu remarquer une mise en avant des handicaps comme cela a rarement été le cas auparavant. Alors, permettre aux Dys de pouvoir disposer de contenus pour suivre et participer à leur mesure à ce type d’événement serait un bel esprit Jeux à mettre en avant et qui ne soit pas réservé aux seuls Paralympiques.

"Nos sociétés sont riches de leur diversité. Les handicaps, quels qu’ils soient doivent y avoir leur place sans stigmatisation".

 

Lire aussi :

[EnJeux Handicap] Apa de géant : "Les innovations devraient accompagner la société et la faire grandir vers de bonnes directions"

[EnJeux Handicap] Gyrolift : "Ces Jeux Olympiques et Paralympiques doivent être sous le signe de l'inclusion"

[EnJeux Handicap] Streetco : "le dynamisme, sa capacité d’innovation et la souplesse d'une startup en font la structure idéale pour provoquer le changement"

 

En savoir plus sur EnJeux Handicap et s'inscrire à l'événement le 28 juin

 

Partager sur :

Lire aussi #Startup, #Évènement